Je retrouve ce texte qui date un peu, je n'ai pas changé d'adresse mais ce matin je suis allée dans ce petit bois, juste devant chez moi, voir le spectacle désolant laissé par la tempête de samedi...
Je me dis que mes voisins ont eu beaucoup de chance : une vingtaine d'arbres sont tombés, tout près de nos maisons.
J’habite chemin du bois, petit bois aux arbres pittoresques et aux essences délicates, non loin de la forêt de symboles ! On y rencontre de drôles d'arbres : des noyers resplendissants, des saules rieurs, des chênes brisés, des petits bouleaux, des pins perlimpins, au loin… des cyprès (un peu pliés !), quelques pêchers, aucun hêtre maléfique (l’hêtre anonyme, l’hêtre recommandé, l’hêtre bâton), seulement des hêtres extraordinaires : l’hêtre de Mt Moulin, l’hêtre de l’alpha-baie, l’hêtre calligraphié, l’hêtre capital, l’hêtre MAJUSCULE, l’hêtre minuscule, l’hêtre aimé, l’hêtre cher, l’hêtre A tendu, l’hêtre en G, l’hêtre d’amour, l’hêtre du nain connu, l’hêtre ange, ...
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J'y ai vu l' « arbre généalogique » envahi par les fruits d’un gui… entreprenant ! Il est plutôt tordu. Avec mes sœurs, nous partageons la même branche ! Et l’ « arbre conjugaison » ! Quand ses racines rebelles sortent de sous la terre, c’est l’arbre conjugué au passé, comme ces souvenirs qui surgissent sans prévenir. Ses branches irrégulières sont imparfaites, son tronc rectiligne plus que parfait !
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Quelques feuilles caduques tombent et se dispersent au profit de jeunes bourgeons prometteurs : l’arbre conjugué au futur. Son feuillage est persistant, tel le sapin, conjugué aux présents. C’est un bois de feuillus bien sûr. Des feuilles j’en tourne, j’en empile, j’en savoure, j’en ramasse à la pelle, j’en remplis chaque jour ! Des feuilles si légères, ne pesant que quelques livres.
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J’ai pris quelques feuilles, une pie voleuse m’a donné une plume, quelques baies m’ont fourni l’encre. Quand la plume se « des chênes », l’(h)être que je suis en ressort abattu. Dans ce bois touffu, il m’est arrivé de me perdre. | |
C’est un bois de conifères. Et j’y vais quelquefois, uniquement pour |
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Un bois aux essences essentielles. | |
· L’essence «ciel » : je m’égare souvent dans des labyrinthes, je m’attarde, je jacasse plutôt que d’aller directement à l’essence « ciel », · L’essence « décence » et l’essence « interdits », quelquefois nécessaires pour limiter mes égarements, · L’essence « 5 sens » : on y entend le chant des cigales, on y voit des écureuils, on y mange des mûres ou des pignons, on y caresse l’écorce lisse des arbres ou les doux pétales d’une fleur, des odeurs de résine ou le parfum du thym y font frissonner nos narines.
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